lundi 4 mai 2015

Thème : Au bout du chemin



Auteur : Amyah D.


Au bout du chemin
Un long chemin qui s’étire tout au loin,
Un chemin
Dont on ne voit point la fin.
Où mène-t-il ? Au village voisin ?
Un enfant s’approche en sautillant.
Il s’arrête de temps en temps
Pour admirer les papillons folâtrant.
Je m’approche et lui demande où mène la route
Car je dois aller au village coute que coute.
Oh ! Non madame, ce chemin
Mène bien plus loin,
Il va tout droit et d’une seule traite…
Au bout du monde.
Mais, lui répondis-je, n’y a-t-il point un village champêtre,
Une ville, un endroit où il y a du monde ?
Non madame, rien d’aussi compliqué
Ce chemin n’est qu’hanté
Et bien gardé
Par dragons, lutins et fées
Et au bout
Tout au bout
Bien
Il n’y a rien
Rien d’autre que vos rêves
Qui attendent de ne plus être des rêves
Ils attendent d’être manifestés
D’être créés
Sur ces mots, il s’est évaporé
J’en fus bien étonnée
Alors j’ai marché
Parmi dragons, lutins et fées
Vers mes rêves manifestés



Auteur : Arnaud Demont

La source

Le vent a soulevé, dispersé quelques feuilles
Effeuillant l'arbre, où les dernières en cohortes
Précédant un instant, toutes les branches mortes
En amas sur le sol, recouvrent le cercueil !

Au fil du temps, s'étendre au courant continu
Danser sur l'eau, comme les demoiselles ailées
Passer de palet en palet contre le flux
Aller cueillir l'eau à la source purifiée

Accaparé par l'envie, l'orage passant
Ne put freiner l'entêtement, pas même un doute
Car la beauté se réinvente à chaque instant
Où le rocher heurté, offre au rayon les gouttes
Rétrécissant, le transport alors un peu raide
Renforce l'escalade et ma persévérance
Les cascades grandes et petites se succèdent
Alors soudain _ le temps étend _ un long silence !
Le vent englué à mes cheveux, un temps s'arrête
Dans un bruissement de l'aile, vient s'abreuver
Blanche, pure, l'amour engendré par la bête
La douce colombe, s'humectant le gosier
Les arbres resserrés, la lumière en déroute
La flèche de cupidon, plantée dans la roche
Sous un amas de branches, de feuilles dissoutes
Un mince filet d'eau, s'échappe de l'encoche
Je crois avoir trouvé, alors perdu, un jour
Cette source éthérée, bu la douce liqueur
Mon cœur dès lors passionné, enivré d'amour
Diffuse en mon sang, sa délicieuse chaleur !


Auteur : Émeraude D.C.

C’est un chemin
De terre
Dans la campagne
Que je parcoure
Chaque jour
En songeant

Pourtant
Nul poteau n’indique :
Sentier des rêves “...

En été
Le soleil
Fait illuminer
Des champs de colza

J’aime humer
L’odeur des herbes folles
A la terre mêlée

Tout est calme
Et serein

Parfois
Siffle un oiseau

Je connais tout de lui :
Depuis le matin
Qui s’éveille
Ouvrant ses yeux d’azur

Jusqu’au
Tendre crépuscule
Aux rayons affaiblis

Quel bonheur
Que d’emprunter ce chemin !

Sachant qu’au bout
M’attend
L’élu de mon cœur….

 


 Auteur : Paul Garcia (gagnant pour ce thème)



En vacances, je fuis les lieux bondés où tout un à chacun s’agglutine sur une portion congrue de plage, afin d’offrir leur corps pâlichon aux effets traîtres du soleil. Je préfère de loin m’aventurer dans des endroits déserts à la recherche de trésors cachés. Aujourd’hui, je trotte allègrement sur un sentier bordé d’arbres et jouxtant les méandres d’une rivière au flot guilleret. Mais voilà que le sentier se transforme en une impasse bouchée par des herbes hautes agressives. Elles sont le dernier rempart, les dernières gardiennes d’un temple sacré. Un temple sacré ? Voilà de quoi revigorer ma soif d’aventures.
Téméraire, avec beaucoup de difficultés, je franchis ce bouclier végétal. A la fin de mon périple, je me cogne contre des rails solitaires. D’où sortent-ils ? Où peuvent-ils aboutir ? Amusé, je me mets à suivre leur itinéraire, dernier vestige d’une activité ferroviaire du passé. Les herbes, orties et autres espèces rampantes végétales et sauvages s’ingénient à me dissimuler sans cesse la piste de cette voie ferrée. A un moment la récompense suprême se présente à mes yeux. Le fameux temple sacré, le diamant vert que chaque aventurier en herbe rêve de découvrir un jour ou l’autre, s’offre à moi. Elle est là, fièrement ancrée dans le sol rocailleux, envahie par les fleurs, les herbes folles et par divers animaux rongeurs : la gare de Parmotan. Faite en un matériau noble qui a résisté aux frivolités du temps, elle propose à ma vue sa façade dont le bois, tapissé de mousses décoratives, est devenu spongieux à souhait. Des toiles d’araignées décorent ses angles torturés. Des trous dans le mur logent des écureuils sauvages.
Abasourdi par une telle découverte, j’avance vers l’unique banc de la gare pour m’y asseoir avec précaution. Heureux, ravi d’avoir trouvé un tel trésor d’une époque révolue, je ferme les yeux de bonheur. Mais le banc se met à trembler. Au loin, une cloche tinte. Une voix rocailleuse lance :
- Parmotan, huit minutes d’arrêt ! Parmotan, huit minutes d’arrêt !
En ouvrant les yeux, je suis subjugué par la beauté d’une jeune femme, suivie par deux enfants. Elle est vêtue d’une toilette du siècle dernier, ornée de dentelles dansant au vent, et d’un chapeau à voilette. Elle tient fièrement une ombrelle pour se protéger du soleil. Derrière elle, un bagagiste pousse un diable empli de ses valises. Le train, tant attendu, entre en gare, crachotant fumée et poussières. Un seul monsieur à chapeau melon en descend. Le chef de gare aide les jeunes enfants et la mère à monter dans le train. Le bagagiste place rapidement les valises dans le compartiment et en redescend aussi vite. Le chef de gare agite déjà son drapeau rouge. Un coup de sifflet strident résonne et le train démarre dans un rythme progressif et régulier, exultant vapeurs et fumées. A la fenêtre, l’un des deux enfants me fait un signe de la main auquel je réponds par un simple et timide signe de tête. Du regard, je suis le train, il s’évanouit dans la mer des hautes herbes.
Enfin conscient de l’événement étrange qui se déroule sous mes yeux, je porte mon regard vers... Mais vers quoi, bon sang ? Seuls, les écureuils se foutent de moi et les araignées continuent à voltiger de fil en fil. Et moi, je suis là ! Interloqué, choqué, en me demandant si je n’ai pas trop consommé de... non pas d’expédients stupéfiants, mais plutôt, au-delà d’un certain réel, d’épisodes de la quatrième dimension.


Auteur : Jean Gillot
Au bout du chemin
Les extra terrestres arrivent enfin !

Ils sont bio, ils sont beaux, ils sentent le chaume chaud ...
Ils sont extras, car ils sortent du lot
soit de Cahors, soit du Quercy-blanc
et terrestres : cultivés et cultivateurs de talent
ils savent y faire, récoltent ce qu'ils s'aiment ! 

Ce savoir faire bio donne des fruits gemmes ...
Des légumes goûteux, des céréales et des graines
Ils prennent aussi le temps lent qui s’égrène.

Auteur : J.P. Goyat

Je marche


Je marche pour sentir mon corps en état de veille

Je marche, caressant du regard la nature tendre ou forte qui toujours m'émerveille

Je marche, défilent les chemins de mon existence sous mes orteils

Je marche, emprisonne dans mes poumons l'air iodé comme on remplit des bouteilles

Je marche, parfois pour ne pas sombrer, j'essaye,

Certains jours, à la recherche de bons conseils

Je marche pour mieux saisir le temps, à l'affût,

Prêt à s'affoler encore et encore, qui me surveille

Je marche tant que ne se couche pas mon dernier Soleil.


Auteur : Elisabeth Milbeau


Maman ne va pas bien. Nous l’avons compris l’été dernier lorsque des voisins l’ont trouvée assise sur un banc, devant la mairie de la ville où elle habite depuis cinquante ans. Elle ne se souvenait ni de son adresse ni comment s’y rendre. Ces voisins ont téléphoné à ma sœur qu’ils connaissent bien et celle-ci s’est aussitôt installée dans le grand pavillon de notre mère pour veiller sur elle.

Maman nous reconnaît encore ma sœur et moi-même mais ne se souvient plus du prénom de ses petits enfants ni de leur âge et les confond avec ses propres frères et sœurs. Elle nous parle de notre père mort il y a quarante-cinq ans et prétend qu’il est parti en voyage et va revenir.
Ce printemps, nous l’avons emmenée quinze jours à Varengeville, berceau de son père. Bien qu’il n’y soit pas enterré, elle aime se rendre au cimetière et se recueillir .sur la tombe de Braque. Elle prétend que c’est son père...Nous commençons à nous inquiéter sérieusement. Peut-être faudra-t-il la placer dans un établissement spécialisé ?
Aujourd’hui, nous tournons le dos à la mer et avons pris ce chemin de terre. Aux prairies où de belles vaches normandes broutent l’herbe grasse et fleurie, succèdent des champs de colza en fleurs. Maman fredonne puis subitement nous pose des questions. Où sont donc nos enfants qu’elle s’imagine encore bébés alors qu’ils frisent la quarantaine, comment vont nos maris dont nous sommes divorcées depuis dix et quatorze ans. Elle marche de son petit pas pressé, se penche pour cueillir un bouton d’or, lance des vocalises sur un air d’opérette.
Elle s’arrête, prend chacune de nous par les épaules et d’un air mystérieux nous dit à voix basse : «  - Au bout du chemin... - Oui Maman, au bout du chemin ? – Une surprise – Que veux-tu qu’il y ait ? – Moquez-vous de moi ! Il y aura quelqu’un... » Elle a sa petite grimace annonciatrice de pleurs. Il ne faut pas la contrarier.
Bientôt le chemin va déboucher sur une route départementale. En face de nous arrive un couple âgé accompagné d’un jeune homme. Jean moulant, chemise au col ouvert, le visage d’un jeune premier américain des années 50-60. Nous échangeons un « Bonjour » accompagné d’un sourire. Notre mère s’est arrêtée le visage rayonnant : « C’est Lui ».
Le couple et le jeune homme sont passés. Notre mère n’a pas bougé, les yeux fixés vers l’endroit où ils étaient apparus. En extase elle répète : « C’est Lui, c’est votre père. Il est revenu. »
Le soir même, elle sourira toujours mais aura tout oublié de notre promenade.
Le lendemain elle ne nous reconnaîtra plus mais le visage illuminé elle répétera : « C’est Lui ! Il est revenu. »
 



Auteur : Axelle Yelma


C’est un chemin de champagne magnifique :

Le ciel est bleu,

L’herbe est bien verte,

Les cultures sont en pleine éclosion,

Les feuilles des arbres sont vertes.

C’est la période estivale.



Des paysans l’ont sans doute emprunté

Pour aller semer leurs cultures ;

Des randonneurs l’ont sans doute emprunté

Pour se rendre à un lieu précis ;

Des amoureux l’ont sans doute emprunté

Pour se retrouver.


Il y a un petit arbre

Au bout du chemin.

Il y a une cabane isolée

Au bout du chemin.

Il y a,certainement,une famille paysanne

Au bout du chemin.


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